Rapports quotidiens

13 Janvier 2010

La défense interroge une victime sur son récit d’un enlèvement

Par Wairagala Wakabi

Aujourd’hui, la défense de Lubanga a interrogé la victime, qui avait débuté ce mardi son témoignage à la barre, sur son récit détaillant la manière dont les rebelles avaient enlevé des élèves d’une école où il était enseignant et sur l’authenticité du dossier médical qu’il avait présenté à la Cour.

L’avocat de la défense Jean-Marie Biju-Duval a indiqué au témoin que les pièces médicales qu’il avait présentées à la Cour concernant des soins ne dataient pas de la période où il aurait été battu par les combattants mais de plusieurs mois plus tard lorsqu’il avait fait une demande pour participer au procès de Thomas Lubanga.

Le témoin, qui est demeuré anonyme, et dont la voix et le visage étaient numériquement déformés pour protéger son identité, a reconnu que bien que la personne qui l’avait soigné était celle qui lui avait fourni le dossier médical présenté à la Cour, il avait obtenu ces documents avec l’intention de les utiliser dans le cas où la milice armée serait poursuivie. Les pièces médicales étaient jointes à sa demande de participation au procès en tant que victime.

Le témoin a indiqué que des combattants appartenant à la milice de l’Union des patriotes congolais (UPC) l’avaient frappé avec la crosse de leurs fusils lorsqu’il avait tenté de les empêcher d’enlever des élèves d’une école de Mahagi située dans l’est de la République démocratique du Congo. Il a précisé à la Cour, présidée par le juge Adrian Fulford, qu’après avoir été frappé à de nombreuses reprises par les combattants, il avait perdu connaissance et avait été soigné en premier lieu dans une clinique proche avant d’être transféré vers l’Ouganda voisin pour recevoir des soins supplémentaires.

La défense a demandé au témoin comment il pouvait être sûr que c’était des combattants de l’UPC qui avaient enlevé les élèves et qui l’avaient battu puisqu’il y avait également des combattants du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI) dans ce secteur. Le témoin a assuré qu’ils étaient de l’UPC puisque le groupe avait ensuite établi une base dans l’école.

Le témoignage de ce témoin s’est tenu pour l’essentiel à huis clos pour protéger son identité. Lors des rares séances publiques, il a indiqué que Lubanga était le chef de l’UPC et a accusé la milice d’avoir procédé à la conscription de ses élèves ainsi que d’avoir commis des crimes sexuels et des pillages dans sa région natale de Mahagi. Lubanga est accusé de l’enrôlement et de la conscription d’enfants âgés de moins de 15 ans ainsi que de leur utilisation pour combattre au sein de l’UPC entre 2002 et 2003.

Deux autres victimes participant au procès apporteront leur témoignage cette semaine avant que la défense ne débute la présentation de ses éléments.

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