Lors de la courte séance publique de lundi du procès de Thomas Lubanga, l’avocat de la défense, Catherine Mabille, a cuisiné un témoin à propos d’une déclaration qu’il avait faite aux enquêteurs de la CPI en 2007.
Bien que le témoin ait confirmé avoir signé la version française de sa déclaration, il a prétendu ne l’avoir en aucun cas paraphée, ce qui a suscité des doutes quant à la validité des initiales apposées sur le document.
« Vous n’avez pas écrit vos initiales ? », a interrogé Mabille.
« Que signifie le mot initiales ? » s’est enquis le témoin.
La séance s’est alors poursuivie à huis clos pendant quelques heures et n’a été rendue publique que brièvement avant d’être levée pour la journée.
Mabille a également questionné le témoin à propos des circonstances entourant sa première évasion d’un camp d’entraînement de la milice.
Vendredi, il a déclaré avoir été enlevé à trois reprises par des soldats de la milice de Lubanga mais s’être échappé que deux fois.
Il a précisé que la première évasion avait eu lieu lorsque des soldats l’avaient envoyé auprès d’une rivière voisine afin de ramener des filles soldats qui étaient allées chercher de l’eau.
« Vous êtes-vous d’abord dirigé vers la rivière et avez-vous pris ensuite le chemin de votre maison ? », a demandé Mabille.
« J’ai eu la possibilité de m’échapper et je l’ai fait aussitôt », a répondu le témoin.
Mabille a ensuite poussé le témoin à détailler ses expériences du camp d’entraînement et à donner les dates exactes auxquelles il a été enlevé – des questions pour lesquelles le témoin n’a pas trouvé aisément de réponses.
« Tout cela s’est passé il y a très longtemps », a rétorqué le témoin, répondant à une série de questions. « Je ne me souviens pas très bien », a-t-il ajouté.
Le procès se poursuivra mardi.