- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Témoignage à huis clos sur le « climat de peur »

Le procès de Thomas Lubanga pour crimes de guerre a repris cet après-midi à La Haye pour entendre le « témoin 598 », que le procureur a appelé pour remplacer le « témoin 555 », qui a refusé de témoigner. L’audience a été fermée au public.

Plus tôt, l’Accusation a annoncé que le « témoin 555 » allait témoigner au sujet du prétendu climat de peur et d’intimidation qui régnait à  Bunia parmi les personnes soupçonnées d’avoir coopéré avec la Cour pénale internationale (CPI). Il est prévu que le « témoin 598 » fasse ce témoignage.

L’Accusation tente d’établir que des témoins comme le « témoin 15 », un enfant-soldat présumé qui s’est rétracté lorsqu’il a comparu devant le tribunal, réagissaient aux menaces et au climat de peur qui régnait à Bunia. Le « témoin 15 » a affirmé qu’il avait été soudoyé par un intermédiaire du Bureau du Procureur (BdP) de la CPI pour qu’il fasse un faux témoignage selon lequel il aurait servi comme enfant-soldat dans l’Union des patriotes congolais (UPC), groupe dont M. Lubanga aurait été le chef. M. Lubanga est accusé de conscription, de recrutement et d’utilisation d’enfants-soldats dans le conflit de 2002 – 2003 en République démocratique du Congo.

L’« intermédiaire de 316 » du BdP a, dans un témoignage fait il y a quelques semaines, nié avoir donné de l’argent au « témoin 15 » et l’avoir coaché pour qu’il mente sur sa participation à l’UPC. L’enquêteur du Bureau du Procureur, Nicolas Sebire, qui a travaillé avec l’« intermédiaire 316 » à localiser des enfants-soldats et à les faire témoigner, a insisté la semaine dernière devant le tribunal sur le fait qu’il ne savait rien de la corruption et du coaching présumés du « témoin 15 » ou d’autres témoins à charge qui ont témoigné comme enfants-soldats. M. Sebire a déclaré au tribunal qu’il avait trouvé l’« intermédiaire 316 » crédible. Un autre enquêteur du BdP, le « témoin 592 », a fait sa déposition à huis clos.

La Chambre de première instance I tient des audiences sur les allégations de la défense concernant l’abus de procédure du fait de l’Accusation. Les audiences sont prévues jusqu’au 10 décembre 2010. Rien n’indique si elles seront ouvertes au public. La semaine dernière, la Chambre a décidé que la défense doit présenter sa demande pour que l’affaire soit classée sans suite pour abus de procédure d’ici le 10 décembre. L’Accusation aura jusqu’au 31 janvier 2011 pour répondre.