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Le procès de Lubanga pour crimes de guerre se poursuit à huis-clos

Le procès pour crimes de guerre du présumé ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga s’est poursuivi aujourd’hui exclusivement à huis clos.

Lundi, l’avocat de la défense Jean-Marie Biju-Duval a déclaré qu’il prévoyait d’effectuer à huis-clos la plus grande partie du contre-interrogatoire du témoin désigné par le pseudonyme d’« intermédiaire 321 ». « Je suis prêt à commencer l’interrogatoire de [l’intermédiaire] 321, mais je tiens à informer la Chambre que, malheureusement, la quasi-totalité de mon examen devra se faire à huis-clos », a-t-il déclaré.

Depuis lors, la déposition de ce témoin, qui était un intermédiaire du Bureau du Procureur (BdP) en République démocratique du Congo (RDC), a été entendue à huis clos.

L’« intermédiaire 321 » témoigne sur injonction des juges sur le rôle prétendument joué par les intermédiaires dans l’abus de procédure judiciaire, qui – selon la défense – comprenait le coaching et la subornation de témoins qui ont témoigné au procès de M. Lubanga à La Haye. Outre l’« intermédiaire 321 », deux autres intermédiaires et trois enquêteurs du BdP doivent témoigner sur la falsification présumée de preuves.

Selon l’Accusation, M. Lubanga, a en tant que dirigeant de l’Union des patriotes congolais (UPC), enrôlé de force, recruté et utilisé des enfants soldats dans les conflits ethniques armés en RDC en 2002 et 2003.

Au début de sa plaidoirie, la défense a déclaré qu’elle allait prouver que les témoins à charge qui ont affirmé avoir été des enfants soldats de l’UPC n’ont en fait jamais servi dans le groupe. La défense se propose donc de déposer une requête pour que les juges envisagent de classer l’affaire Lubanga pour procédure abusive présumée des intermédiaires du BdP.

Parce que la déposition de l’« intermédiaire 321 » a été entendue uniquement à huis clos, on ne sait ni sur quoi il a été interrogé ni ce qu’il a dit. En plus de la comparution des intermédiaires et des enquêteurs à la demande des juges, le Procureur a l’intention d’appeler des témoins en réplique pour réfuter les allégations de procédure abusive lancées par la défense.

Le procès se poursuit demain avec le témoignage de l’« intermédiaire 321 ».