Rapports quotidiens

2 Novembre 2010

Les témoins programmés du procès de Lubanga vont terminer leur témoignage ce mois

Par Wairagala Wakabi

Les dernières personnes à témoigner dans le procès pour crimes de guerre Thomas Lubanga devront avoir terminé leur témoignage le novembre 25, a aujourd’hui déclaré le juge président Adrian Fulford.

La défense va alors déposer une requête demandant aux juges d’envisager de classer l’affaire. Le juge Fulford a déclaré qu’étant donné que la défense préparait cette requête depuis plusieurs mois, elle pourrait être en mesure de la déposer peu de temps après la fin du témoignage.

« Cela a pris beaucoup  de temps ; nous espérons donc que vos observations ont déjà été bien préparées » a dit le juge. « C’est d’autant plus évident que vous aurez besoin d’avoir la possibilité de faire les réajustements appropriés en fonction du témoignage fait par les derniers témoins importants ».

Il a suggéré qu’il serait souhaitable que la défense dépose sa requête avant les vacances de Noël, qui débutent le 17 Décembre. La défense donnera sa réponse demain.

En janvier dernier à l’entame de la plaidoirie de la défense, l’avocat principal de la défense Catherine Mabille, a indiqué que la défense allait appeler des témoins pour raconter comment les intermédiaires de l’Office du Procureur (BdP) ont coaché et soudoyé des témoins, puis demander aux juges de classer l’affaire pour abus de procédure.

La défense soutient qu’un procès équitable pour M. Lubanga est impossible si « une partie aussi importante du procès repose sur des preuves fabriquées ». 

Tous les témoins de la défense qui devaient témoigner l’ont déjà fait, et la Cour entend actuellement certains des intermédiaires et des enquêteurs du BdP impliqués dans la falsification de preuves. L’Accusation a appelé des témoins en réplique à témoigner avant le dépôt de la requête de la défense.

Bien que le procès de M. Lubanga ait repris lundi passé après une interruption de trois mois, seuls deux témoins ont témoigné à ce jour. Tous les deux – un intermédiaire et un agent de liaison sur le terrain du BdP en République démocratique du Congo (RDC) – ont déjà témoigné cette année. Ils ont tous les deux témoigné avec déformation de la voix et du visage, et presque entièrement à huis clos.

M. Lubanga est accusé de conscription, d’enrôlement et d’utilisation d’enfants soldats dans des conflits armés en RDC en 2002 et 2003 alors qu’il dirigeait l’Union des patriotes congolais (UPC) et sa milice armée.

La défense a déclaré que si l’affaire n’était pas classée, elle ne tenterait pas de montrer qu’il n’y a pas de mineurs dans les rangs de la milice de l’UPC. Au lieu de cela, elle allait fournir la preuve que M. Lubanga n’a pas joué un rôle dans le recrutement ou l’utilisation d’enfants soldats, mais que quand il ne pouvait il a œuvré sans relâche à la démobilisation des enfants soldats du groupe.

Pendant ce temps, les procureurs ont aujourd’hui déclaré que le « Témoin 38 » qui avait été appelé à témoigner dans la semaine du 8 novembre ne serait en mesure d’effectuer le voyage de La Haye que le 12 novembre 12. Ce témoin avait été déjà été programmé pour la semaine dernière, mais n’a pas pu voyager parce qu’il n’avait pas de passeport et de visa. Le juge Fulford décrit comme « une nouvelle extrêmement mauvaise » l’annonce que le témoin serait encore plus retardé.

Cette personne, qui a déjà témoigné pour l’Accusation, dira dans son nouveau témoignage que l’intermédiaire qui l’a présenté au Bureau du Procureur ne lui a pas demandé de falsifier des preuves ou de mentir à l’Accusation ou à la Cour.

Le procès doit se poursuivre demain.

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