- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

La défense de Lubanga va interroger les témoins en réplique du BdP sur le vice de procédure

La défense de Thomas Lubanga a déclaré qu’elle va interroger les témoins en réplique de l’accusation au sujet de la responsabilité du Bureau du Procureur (BdP) dans la falsification présumée de preuves dans le procès pour crimes de guerre. 

L’avocat de la défense Jean-Marie Biju-Duval a annoncé jeudi que, outre les témoins en réplique, la défense se proposait également d’interroger les enquêteurs du BdP ainsi que leurs intermédiaires sur la façon dont le témoignage a été falsifié et les gens qui ont joué un rôle dans cette falsification présumée. La défense allait demander à ces témoins ce que le BdP a fait pendant que cette présumée falsification de preuves avait lieu, a-t-il dit.  

Selon M. Biju-Duval : « De manière générale, la responsabilité du BdP en ce qui concerne ses propres enquêtes, la façon dont ces enquêtes ont été menées et sa responsabilité pour ce qui est de la situation que nous voyons aujourd’hui » : voilà certaines des questions sur lesquelles la défense allait interroger les témoins. 

« La deuxième question essentielle sera celle de la responsabilité du BdP dans ce processus de falsification. A quel niveau le BdP a-t-il pris part au processus? » a demandé M. Biju-Duval. « Le deuxième aspect et le plus important c’est : quelle est la responsabilité du BdP pour ce qui concerne la possibilité d’entraver ou de remédier à ce processus de falsification. »

La défense a fait mention des domaines sur lesquels elle allait interroger les témoins à venir alors que l’accusation a présenté sa liste de témoins en réplique et la portée qu’elle prévoyait de donner à leurs témoignages.

A partir de la semaine prochaine, trois intermédiaires et trois représentants du BdP – y compris un coordonnateur de liaison sur le terrain – vont témoigner au procès. Les juges ont ordonné la comparution de ces personnes après le témoignage de divers témoins de la défense selon lesquels certains intermédiaires ont corrompu et coaché des témoins, et se sont livrés à divers autres actes de falsification de preuves.

La défense a déclaré que des intermédiaires ont coaché des témoins et fabriqué des preuves impliquant M. Lubanga, qui est accusé de conscription, enrôlement et utilisation d’enfants soldats en 2002 et 2003. Selon les procureurs à la Cour Pénale Internationale (CPI), M. Lubanga était le chef de l’Union des Patriotes Congolais (UPC), groupe qui a utilisé des enfants soldats dans un conflit interethnique dans la province de l’Ituri en République Démocratique du Congo.

Entretemps, les procureurs vont appeler à la barre au moins quatre témoins en réplique avant le dépôt par la défense d’une demande aux juges de prononcer un non-lieu en faveur de M. Lubanga pour vice de procédure.

Les représentants légaux des victimes ont dit qu’ils demanderont à interroger au moins un des représentants du BdP.

Lundi, le coordonnateur de liaison sur le terrain du BdP fera sa déposition.