Rapports quotidiens

3 Mai 2010

Procès Lubanga – nouveau témoignage à huis clos

Par Wairagala Wakabi

La défense de Thomas Lubanga, qui est accusé des crimes de guerre, a aujourd’hui appelé un nouveau témoin à la barre, mais aucune partie de la déposition de ce témoin ne s’est effectuée en audience publique. Après sa prestation de serment, le témoin a fait la suite de sa déposition à huis clos.

Le témoin, dont le nom n’a pas été donné en public, est le troisième à être appelé à la barre par la défense de M. Lubanga depuis la reprise du procès mercredi passé le 28 avril. Le procès a fait une pause pour cause de vacances du printemps au début du mois d’avril. La reprise était prévue pour le 21 avril, mais elle a été retardée par les perturbations du trafic aérien dues au nuage de cendres du volcan islandais dans l’espace aérien européen.

Le témoin présenté aujourd’hui a bénéficié de mesures de protection telles que la déformation numérique de la voix et du visage lors qu’il a prêté serment. Ces mesures sont destinées à protéger les témoins contre d’éventuelles représailles pour le cas où les gens sauraient qu’ils ont témoigné au procès.

Les deux témoins appelés par la défense la semaine passée ont déclaré être d’anciens combattants de l’Union des Patriotes Congolais (UPC) – groupe qui, selon les procureurs de la Cour Pénale Internationale (CPI) était dirigé par M. Lubanga. Toujours selon les procureurs, Mr. Lubanga a, en tant que commandant en chef de l’UPC et de sa milice armée, enrôlé, formé et utilisé des enfants dans un conflit interethnique en République Démocratique du Congo (RDC) au cours des années 2002 et 2003.

Selon la défense, la déposition effectuée par les deux témoins la semaine passée avait pour objectif de jeter le discrédit sur les preuves fournies par l’une des trois victimes participantes qui a témoigné en janvier dernier. Les avocats de la défense ont indiqué la semaine passée qu’à l’instar d’autres personnes, ces deux témoins allaient témoigner que la victime a menti à la cour sur son identité. Tous les deux témoins ont fait leur déposition par lien vidéo à partir de Bunia au Congo, avec leurs visages visibles sur les écrans de la cour à La Haye.

Plus tôt dans la journée, les procureurs ont poursuivi l’interrogatoire de Jean Paul Bejijjo Chonga, témoin de la défense, qui a commencé sa déposition vendredi passé. M. Chonga a dit à la cour qu’il était né en mai 1987, et qu’il a quitté l’école en 2001 et s’est engagé comme volontaire dans l’UPC. 

Il a déclaré que ce qui l’avait poussé à rejoindre la milice, c’est que le Front Nationaliste et Intégrationniste (FNI) – groupe local rival de l’UPC – violait les femmes et les jeunes filles et se livrait à des massacres dans sa région d’origine. Aujourd’hui, le procureur Olivia Struyven a interrogé M. Chonga sur les écoles qu’il a fréquentées ainsi que sur son expérience avec l’UPC.

Demain, le procès se poursuit avec l’audition des témoins à décharge.

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