Rapports quotidiens

5 Mars 2010

Le procès Lubanga est ajourné alors qu’un témoin dévoile ses liens avec l’UPC

Par Wairagala Wakabi

Aujourd’hui, le procès de Thomas Lubanga a été ajourné peu après que les procureurs aient indiqué ne pas être prêts à mener le contre-interrogatoire du nouveau témoin de la défense au sujet de certains aspects de son témoignage. Le témoin a déclaré à la barre être un ancien soldat de l’Union des patriotes congolais (UPC) et les procureurs ont indiqué que la défense leur avait dissimulé cet élément.

Le témoin, le septième cité par les avocats de M. Lubanga, a témoigné en public et a déclaré être né à Bunia, en Ituri, une province de la République démocratique du Congo (RDC). Il a indiqué être âgé de 25 ans et avoir rejoint l’UPC en 2002 juste à la fin de son adolescence.

Le procureur Nicole Samson a déclaré qu’il semblait que la défense avait délibérément ôté du dossier préparé pour les procureurs l’information concernant l’engagement de son témoin dans la milice de l’UPC. En conséquence, l’accusation a demandé un délai supplémentaire pour examiner ce témoignage afin d’être en mesure d’interroger le témoin sur cette question.

Le juge Adrian Fulford a accédé à leur demande mais a prévenu les juges que de telles demandes pourraient entraîner des retards inacceptables pour le procès. Le juge a fait observer que l’accusation avait fait la même demande pour le témoin de la défense précédent. Il a conseillé à l’accusation de ne pas étudier les seules informations contenues dans les résumés fournis par la défense mais d’examiner également les autres éventualités qui pourraient apparaître lors de la déposition du témoin.

Au début de la journée, le sixième témoin de la défense a conclu son témoignage. L’essentiel de celui-ci s’est déroulé à huis clos et il a bénéficié de mesures de protection telles que la déformation numérique de la voix et du visage pour protéger son identité. Bien qu’il ait déclaré être un ancien membre de l’UPC, le contenu de sa déposition n’a pas été dévoilé en séance publique.

M. Lubanga, la première personne à être jugée par la CPI, est accusé d’avoir commis les crimes de guerre d’utilisation d’enfants soldats en 2002 et 2003.

Plus tôt dans la journée, la défense s’était plainte aux juges que les procureurs n’honoraient pas leurs obligations de divulgation. La défense a également signalé qu’il y avait au sein de la Cour de graves problèmes de compte-rendu et de traduction.

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