Rapports quotidiens

4 Mars 2010

Les procureurs contre-interrogent l’ancien combattant de l’UPC

Par Wairagala Wakabi

Aujourd’hui, lors du procès de Thomas Lubanga, les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) ont contre-interrogé un témoin de la défense à propos de trois photographies sur lesquelles figuraient les anciens chefs supposés de l’Union des patriotes congolais (UPC), un groupe que Lubanga aurait dirigé.

Le procureur Olivia Struyven a montré les photographies au témoin anonyme et lui a demandé d’identifier les personnes présentes sur ces dernières. Sur deux des photographies, le témoin, qui avait déclaré avoir été membre de l’UPC, a identifié Thomas Lubanga ainsi que Bosco Ntaganda et Floribert Kisembo.

Selon l’accusation, Ntaganda aurait été le chef d’état-major des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), un groupe armé qui a utilisé des enfants soldats en 2002 et 2003. Bien que la CPI ait émis un mandat d’arrêt pour Ntaganda en avril 2008, il demeure en fuite en RDC. Les procureurs de la CPI ont déclaré que Lubanga était le commandant en chef des FPLC.

Kisembo, l’autre personne reconnue par le témoin, aurait été le chef d’état-major des FPLC. Le témoin a identifié les autres anciens chefs de l’UPC tels que Rafiki Sabai qui, selon l’accusation, aurait été le chef de la sécurité de l’UPC.

Struyven a demandé au témoin s’il connaissait la date à laquelle les photographies avaient été prises mais le témoin a fait part de son ignorance. Il a également indiqué qu’il ne savait pas où les photographies avaient été prises mais a ajouté, « on dirait le bureau du [village] de Mandro qui a été incendié ». Il n’a précisé ni l’affectation du bureau ni les personnes qui l’avaient incendié.

Le témoin, interrogé également sur les uniformes portés par la plupart des personnes de la photographie, a indiqué qu’il s’agissait d’uniformes militaires ougandais. La personne qu’il a identifiée comme étant Thomas Lubanga ne portait pas de vêtements militaires. Les soldats ougandais qui étaient présents au Congo entre 1997 et 2003 ont, à un moment donné, entraîné et armé les combattants de l’UPC.

Puisque le témoin d’aujourd’hui a apporté l’essentiel de son témoignage à huis clos, on ignore les raisons pour lesquelles cette photographie lui a été présentée. Lubanga est accusé des crimes de guerre d’enrôlement et de conscription d’enfants de moins de 15 ans dans les FPLC ainsi que de leur utilisation pour participer à des conflits armés. Ce dernier a nié les accusations.

Dans son exposé introductif du 27 janvier 2010, son avocat principal, Catherine Mabille, a déclaré que la défense présenterait des témoins prouvant que « le chef politique Lubanga n’avait joué aucun rôle actif dans la création des forces militaires de l’UPC et que, d’aucune façon, il n’avait pris délibérément part à un plan commun de recrutement de mineurs ».

Mais l’accusation a soutenu que Lubanga était responsable des FPLC et qu’il avait visité et inspecté les camps d’entraînement militaire des FPLC, supervisé la conduite des affaires militaires, nommé les officiers de rang élevé des FPLC, sécurisé le financement de l’UPC / des FPLC et négocié la fourniture de leurs armes et autres équipements militaires.

Un nouveau témoin, le septième appelé par la défense, devrait débuter son témoignage vendredi.

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