- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Un ancien membre de l’UPC témoigne au procès Lubanga

Aujourd’hui, un témoin ayant déclaré avoir combattu avec l’Union des patriotes congolais (UPC) a débuté son témoignage dans le procès de Thomas Lubanga devant la Cour pénale internationale (CPI). La CPI allègue que Lubanga a dirigé l’UPC, un groupe qui a utilisé des enfants soldats lors de conflits interethniques en 2002 et 2003.

Le témoin, le sixième cité par la défense, a principalement témoigné à huis clos et a bénéficié de mesures de protection telles que la déformation numérique de la voix et du visage afin de protéger son identité. Lors des brefs instants de son témoignage en public, il a été interrogé par l’avocat de la défense Jean-Marie Biju-Duval à propos de la période qu’il avait passé au sein de l’UPC ainsi que sur son frère.

Il n’a pas été possible de savoir si le frère du témoin avait un rapport avec le procès ou avec l’UPC. De même, étant donné la brièveté du témoignage apporté par le témoin en public, il n’a pas été possible de se faire une idée du contenu de sa déposition.

Le témoin a indiqué avoir appartenu à l’UPC depuis 2003. Il avait déserté la milice lorsque l’armée ougandaise avait affronté les combattants de l’UPC dans la ville de Bunia en République démocratique du Congo (RDC). Il s’était alors rendu dans la ville de Mongwalu et avait rejoint les Forces armées du peuple congolais (FAPC), une milice de cette région.

Le témoin a indiqué avoir servi dans les FAPC pendant un an. Biju-Duval a demandé au témoin si, pendant cette période dans les FAPC, il avait gardé contact avec sa mère et ses frères et sœurs. Le témoin a répondu qu’il avait effectivement gardé contact avec eux. Biju-Duval a ensuite demandé que la Cour poursuive en séance à huis clos afin que le témoin détaille ces contacts.

Le témoin avait indiqué plus tôt que son frère, au sujet duquel il avait été longuement interrogé, s’était enfuit une fois en Ouganda mais qu’il était revenu au Congo et avait séjourné à Kasenyi et à Bunia. Il a précisé que son frère était retourné à l’école lorsqu’il était revenu au Congo.

« Nous ne nous rencontrions pas tout le temps mais il venait chez moi pour prendre de l’argent afin de payer ses frais de scolarité », a déclaré le témoin au sujet de son frère.

Le témoin devrait poursuivre son témoignage demain avant que le septième témoin de la défense ne comparaisse. L’équipe de défense de Lubanga a indiqué que ses seize premiers témoins démontreront que les intermédiaires de la CPI ont fabriqué des témoignages et ont coaché les témoins de la défense.

Entre-temps, les juges ont accédé à la demande de l’accusation pour qu’elle puisse rencontrer le témoin de la défense qui devrait commencer à témoigner ce vendredi. Il est prévu que la réunion se tienne la veille du jour où le témoin se présentera à la barre.

La défense s’était opposée à la demande, arguant que la réunion pouvait constituer un stress supplémentaire pour le témoin à la veille de son témoignage devant la Cour. Mais le procureur Nicole Samson a déclaré qu’ils souhaitaient interroger le témoin sur certains aspects complémentaires de son probable témoignage que la défense n’avait communiqué que tout récemment à l’accusation.

Tout en accédant à la demande de l’accusation, le juge Adrian Fulford a mis en garde les procureurs contre le dépôt de demandes similaires lorsque les témoins seront sur le point de comparaître.

« Nous examinerons très soigneusement le bien-fondé de chacune d’entre elles et il faudra de nouvelles informations pour que nous prenions en compte une demande de ce type car cela peut être très stressant pour le témoin », a déclaré le juge.