Rapports quotidiens

15 Février 2010

Le quatrième témoin de la défense comparaît au procès de Lubanga

Par Wairagala Wakabi

Le quatrième témoin cité par la défense lors du procès de Thomas Lubanga s’est présenté aujourd’hui à la barre mais n’a apporté aucun témoignage en séance publique. Ce témoin a comparu avec des mesures de protection telles que la déformation numérique de la voix et du visage.

L’ouverture de l’audience d’aujourd’hui a été reportée d’une heure et demie, à la suite de ce que le juge Adrian Fulford a qualifié de « difficultés » que l’équipe de défense avait rencontrées en début de journée.

Le juge a fait allusion à ces difficultés lorsque l’audience s’est finalement ouverte. « Nous comprenons totalement les difficultés que vous avez rencontrées aujourd’hui. Nous vous remercions d’avoir contacté rapidement la Cour et de nous avoir, en dépit de ces problèmes, permis de sauver une partie de l’après-midi », a-t-il déclaré. Il n’a pas précisé la nature de ces difficultés.

Alors que le témoin était appelé à la barre, Catherine Mabille, qui dirige l’équipe de la défense de Lubanga, a indiqué souhaiter s’assurer qu’une personne était présente pour aider le témoin dans la lecture du serment.

Après que le témoin ait prêté serment, la Cour a poursuivi l’audience en séance à huis clos pour le reste de la journée.

La semaine dernière, Mabille avait indiqué que le témoin solliciterait ces mesures de protection. Mabille avait également demandé la semaine dernière que les représentants légaux des victimes dont les clients n’étaient pas directement concernés par le témoignage de ce témoin ne soient pas autorisés à être présents lorsqu’il serait à la barre.

Mais le juge Fulford a déclaré qu’il ne pensait pas que les représentants légaux constitueraient une menace pour l’identité de cette personne s’ils apprenaient qui elle était.

C’est le deuxième témoin de la défense qui se voit accorder des mesures de protection à la barre. Le tout premier témoin, qui a affirmé être le père d’un témoin de l’accusation en précisant que son fils avait menti à la Cour sur le fait d’avoir été enfant soldat, a bénéficié de mesures de protection lors de son témoignage bien que les avocats de la défense aient indiqué qu’il avait précédemment promis de témoigner sans protection.

Les deuxième et troisième témoins ont témoigné à visage découvert et ont également décliné leurs identités. Toutefois, l’essentiel de leur témoignage s’est déroulé à huis clos.

Lubanga est accusé des crimes de guerre d’enrôlement, de conscription et d’utilisation d’enfants soldats lors des conflits interethniques qui ont déchirés la République démocratique du Congo (RDC) en 2002 et 2003. L’argumentation de la défense a débuté le 27 janvier 2010. L’accusation avait commencé la présentation de ses éléments le 26 janvier 2009 et l’avait conclu le 14 juillet dernier.

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