Un témoin de la défense qui devait témoigner pour le troisième jour consécutif s’est effondré pour la seconde fois, obligeant la Cour à repousser la reprise des audiences.
Lorsque le juge Adrian Fulford a demandé aux auxiliaires de justice d’introduire dans la salle d’audience Claude Nyéki Django, le témoin âgé de 20 ans, ils sont revenus sans lui.
« Le témoin semble totalement bouleversé. Il est effondré et, par conséquent, je dois demander à une personne de l’Unité d’aide aux victimes et aux témoins (VWU) de l’examiner et de nous faire part de la meilleure manière de procéder », a annoncé le juge Fulford avant de lever la séance.
Après une heure et demi environ, le juge a indiqué qu’un psychologue s’était entretenu avec le témoin et que bien qu’il pensait que le témoin était bouleversé et qu’il est probable qu’il le resterait pendant toute la matinée, « il était opportun pour lui de poursuivre son témoignage et non pas uniquement parce qu’il avait indiqué son souhait de poursuivre ».
Mercredi après-midi, le témoignage de Django fut interrompu lorsqu’il fondit en larmes à la description du meurtre de sa mère par un groupe de l’ethnie Lendu alors qu’il se cachait avec ses jeunes frères et sœurs sous un lit. Il s’était fait accompagner pour sortir de la salle d’audience.
Django est le troisième témoin appelé par la défense de Thomas Lubanga, jugé à la Cour pénale internationale (CPI) pour l’enrôlement, la conscription et l’utilisation d’enfants soldats en 2002 et 2003. Ce dernier a nié les accusations.
Lors du contre-interrogatoire mené par la défense, Django a répété que l’Union des patriotes congolais (UPC), le groupe que Lubanga aurait dirigé, n’avait enrôlé aucun enfant soldat. Il a indiqué que les enfants avaient rejoint volontairement le groupe. Django a expliqué que la plupart que ces derniers étaient des enfants des rues mais que des élèves ayant abandonné leurs écoles avaient également rejoint le groupe après avoir vu des soldats de leur âge extorquer de l’argent à des civils.
Mardi, Django avait témoigné que bien que n’ayant jamais appartenu à des forces armées, il avait, ainsi que d’autres garçons qui n’avaient également jamais servi dans aucune milice, été emmené dans une réunion où ils avaient été présentés comme ex-enfants soldats de l’UPC.
Aujourd’hui, Django a terminé son témoignage dont l’essentiel s’est déroulé à huis clos. Le quatrième témoin de la défense devrait comparaître lundi, le 15 février 2010.
