Rapports quotidiens

27 Janvier 2010

L’argumentation de la défense débute aujourd’hui et les avocats de Lubanga affirment que les témoignages ont été montés

Par Wairagala Wakabi

La présentation des éléments de la défense de Thomas Lubanga a débuté aujourd’hui à la Cour pénale internationale (CPI) et ses avocats ont déclaré qu’ils allaient produire des preuves démontrant que les agents du Bureau du Procureur avaient apporté leur aide pour fabriquer le témoignage de plusieurs témoins cités par l’accusation.

Catherine Mabille, l’avocate principale de Lubanga, a déclaré que la défense devrait appeler 16 témoins qui démonteront, entre autres, que les témoins présentés par l’accusation comme ex-enfants soldats étaient des faux témoins et qu’elle demandera par conséquent aux juges l’abandon des poursuites.

« Nous avons l’intention, plus précisément, de démontrer que tous les individus qui ont été présentés comme des enfants soldats, ainsi que leurs parents dans certains cas, ont menti délibérément devant ce tribunal. La défense a l’intention de prouver que six d’entre eux n’ont jamais été enfant soldat, que le septième a menti sur son âge et sur les conditions dans lesquelles il a été enrôlé et que le huitième n’a jamais appartenu à l’UPC », a-t-elle indiqué.

Lubanga est la première personne à être jugée devant la CPI qui argue que Lubanga est le fondateur de l’Union des patriotes congolais (UPC) et des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC). La CPI a également avancé que Lubanga a été le commandant en chef des FPLC entre septembre 2002 et la fin de l’année 2003 et qu’il a commis, durant cette période, les crimes de guerre d’enrôlement, de conscription et d’utilisation d’enfants soldats.

Mabille a déclaré que les avocats de la défense ne tenteraient pas de démontrer qu’il n’y avait pas de mineurs présents dans les rangs de l’UPC. Mais ils s’efforceront de répondre à des questions fondamentales telles que : Lubanga a-t-il initié le recrutement de mineurs au sein des forces de l’UPC ? A-t-il participé au recrutement de mineurs d’une manière ou d’une autre ? Et quelle a été son attitude face à la présence d’enfants mineurs au sein des troupes de l’UPC ?

Après l’exposé introductif de Mabille, la défense a appelé son premier témoin mais l’essentiel de son témoignage s’est déroulé à huis clos. Les avocats de la défense ont déclaré à l’ouverture de l’audience qu’ils pensaient que le témoin déposerait en public mais que ce dernier avait ensuite indiqué vouloir bénéficier de mesures de protection pour des raisons de sécurité. Le témoin comparaîtra avec la voix et le visage numériquement déformés afin de protéger son identité.

Pendant les courts instants de son témoignage en public, le témoin de la défense a été interrogé sur son fils et sur la dernière fois où il l’avait vu. Il a déclaré que son fils avait quitté la maison en 2007 et qu’il ne l’avait pas revu depuis. Il a également indiqué que son fils n’avait jamais servi dans aucun groupe armé et que, durant les années 2002 et 2003, il était demeuré avec lui dans sa maison situé dans l’est de la République démocratique du Congo.

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