- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Deux victimes sont rappelées sur demande de la défense

Deux victimes participant au procès de Thomas Lubanga qui avaient terminé de donner leurs preuves ont été rappelées à la barre des témoins pour être soumises à un interrogatoire plus poussé sur requête de l’équipe chargée de la défense.  Le procureur et les avocats des victimes n’ont pas objecté à la demande de la défense.

Au cours de la session d’aujourd’hui, le Juge Adrian Fulford a déclaré que l’avocat des victimes, Joseph Keta ainsi que Olivia Struyyen, Procureur, avaient présenté aux juges certains documents que la Chambre n’a pas trouvé suffisamment concluants pour que les deux premières victimes participant au procès et qui avaient témoigné devant la Cour pendant les deux semaines écoulées soient rappelées à la barre.

Fulford a affirmé que rappeler ces deux témoins permettrait à l’équipe chargée de la défense de Lubanga de leur poser des questions au sujet de certains problèmes qui « avaient apparemment surgi » plutôt aujourd’hui, et sur lesquels la défense avait questionné la troisième victime participant au procès lundi dernier.  Il n’a pas mentionné quels étaient ces problèmes, et l’interrogation des témoins par la défense s’est déroulée à huis clos.

Les témoins qui ont été rappelés à la barre étaient un ancien instituteur dans le village de Mahagi en République démocratique du Congo, et un ancien élève qui a déclaré à la Cour qu’il avait été un soldat conscrit par les combattants de l’Union des patriotes congolais (UPC).   Une d’entre elles devait refaire son apparition devant la Cour cet après-midi, mais la Cour ayant siégé à huis clos, il n’était pas clair si elle l’avait fait. 

Lubanga, la première personne à être jugée par la Cour pénale internationale (CPI), est accusé d’avoir enrôlé, conscrit et employé des enfants-soldats en 2002 et 2003. Accusations qu’il a réfuté.

Les trois victimes participant au procès et qui ont soumis des preuves – l’ancien instituteur et les deux anciens enfants-soldats – ont révélé à la Cour l’existence d’enfants-soldats combattant pour l’UPC ainsi que la manière dont les recrues étaient traitées avec brutalité par la milice armée.

Alors que la troisième victime participant au procès était sur le point d’achever son témoignage aujourd’hui, le Juge Elizabeth Odio-Benito lui a demandé si les filles au camp militaire portaient des uniformes militaires.  Il répondit par l’affirmative.

Elle questionna alors les témoins sur le rôle des filles.  « Certaines filles étaient les concubines des soldats », ajouta-t-il.

« Avez-vous vu des filles participer aux combats dans lesquels vous étiez engagés ? », a demandé le juge.

« J’en ai vu deux au combat », a affirmé le témoin.

Au total, 103 victimes participent au procès Lubanga.  L’année dernière, elles furent déboutées à la suite de la soumission d’une requête visant à ajouter des chefs d’accusation de traitement inhumain et de violence sexuelle à ceux qui sont déjà reprochés à Lubanga.