Rapports quotidiens

22 Janvier 2010

La victime: j’ai indiqué la position des ennemis de l’UPC et les soldats les ont abattus

Par Wairagala Wakabi

Vendredi, un ex-enfant soldat de l’Union des patriotes congolais (UPC) a déclaré à la Cour qu’un de ses rôles était d’identifier les ennemis de la milice qui étaient ensuite abattus par d’autres soldats de l’UPC.

Témoignant en tant que victime au cours du procès de l’ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga, le témoin a indiqué avoir participé aux batailles de Bunia et de Mongwalu en tant que soldat de l’UPC. « Une fois que l’UPC avait repéré et identifié l’ennemi, que se passait-il pour cet ennemi ? », a demandé le procureur Olivia Struyven.

Le témoin : « Après que l’ennemi ait été identifié, les soldats s’en emparaient et lui demandaient où se trouvaient les tunnels et les autres ennemis ».

Struyven : « Et qu’arrivait-il ensuite à l’ennemi, s’il lui arrivait quelque chose ? »

Le témoin : « Après que l’ennemi ait été piégé et qu’il ait indiqué où se trouvaient les tunnels qu’ils recherchaient, il était abattu ».

Struyven : « L’avez-vous vu de vos propres yeux ? ».

Le témoin : « Oui, je l’ai vu pendant la bataille ».

Stuyven a également interrogé le témoin sur sa désertion de l’UPC. Il a indiqué avoir fui la bataille de Mongwalu par peur d’être tué dans les combats. Interrogé sur ce qu’il lui serait advenu si les commandants l’avaient rattrapé lors de sa fuite, le témoin a déclaré qu’il n’avait pas d’idée.

Il avait précédemment indiqué à la Cour qu’il y avait des enfants soldats à l’UPC mais, interrogé sur leur âge, il avait fait part de son ignorance. Lubanga est jugé à la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre concernant l’utilisation d’enfants âgés de moins de15 ans dans des conflits interethniques.

Le témoin a indiqué qu’après son enlèvement par les combattants de l’UPC, il avait suivi un entraînement d’un mois, reçu un pistolet mitrailleur et avait été envoyé sur le front.

Ensuite, Catherine Mabille, l’avocat de Lubanga, a montré au témoin la déclaration qu’il avait faite à la CPI deux ans et demi auparavant, dans laquelle il indiquait avoir passé trois mois au camp d’entraînement de l’UPC. Elle lui a demandé si la durée de l’entraînement suivi était de trois mois ou d’une semaine. Il lui a rétorqué qu’il s’agissait d’une semaine.

« Dois-je en conclure que lorsque vous effectué cette déclaration supplémentaire [de trois mois dans le camp d’entraînement], elle était erronée ? », s’est enquis Mabille.

« C’est exact », a répondu le témoin.

Lors de l’interrogatoire de Mabille, le témoin a également reconnu que l’affirmation faite dans sa déclaration enregistrée en 2006 selon laquelle il avait participé à des combats dans deux autres villages était fausse.

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