- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Lubanga a kidnappé lui-même un enfant

Lundi, une spécialiste de la protection de l’enfance a déclaré que Thomas Lubanga avait enlevé et enrôlé de force un jeune garçon.

Le témoin Christine Peduto, qui travaillait pour la mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), a indiqué qu’elle avait interviewé le garçon en question.  Il lui a raconté, qu’en février 2003, Lubanga et six soldats l’avaient kidnappé alors qu’il marchait le long d’une route de Mongbwalu, une ville du nord de l’Ituri.

Poursuivant son témoignage de la semaine précédente, Peduto a déclaré à Jean-Marie Biju-Duval, un des avocats de la défense de Lubanga, qu’elle n’avait pas mené d’enquête spécifique sur l’incident.

« Je dirais, qu’à ce stade, les documents [que nous avons établis] n’étaient pas [destinés] à être utilisés lors d’un témoignage devant la Cour pénale internationale », a indiqué Peduto. « Ce qui était important, c’était d’entendre les enfants. Rétrospectivement, nous aurions dû rechercher plus d’informations ».

Elle a précisé, qu’à l’époque, la MONUC était surtout intéressée de savoir comment les enfants étaient enrôlés et ce qu’il advenait d’eux lorsqu’ils étaient soldats. Peduto a indiqué qu’ils ne menaient pas des interviews dans le but d’obtenir des informations spécifiques sur les membres de la milice de Lubanga, l’Union des patriotes congolais (UPC).

L’enfant en question, a déclaré Peduto, avait été à l’école et venait d’une famille de soldats de l’armée gouvernementale.

« Rien de ce qu’il a dit ne m’a fait douter de sa crédibilité », a-t-elle précisé, ajoutant que tous les enfants qu’elle avait interviewés s’étaient confiés librement et sans y être incités.

« Si je vous indiquais que Thomas Lubanga n’a jamais été à Mongbwalu en février 2003, cela vous conduirait-il à reconsidérer votre position par rapport à la crédibilité du récit ?, a demandé Biju-Duval.

« Le récit n’a pas fait l’objet d’une d’enquête spécifique », a répondu Peduto. « Lorsque [l’enfant] a parlé du mois de février 2003, cela pouvait signifier fin janvier ou début mars ».

Après que Peduto ait terminé son témoignage, un témoin sous protection a débuté sa déposition à huis clos. L’accusation devrait conclure son plaidoyer mardi.