Une spécialiste de la protection de l’enfance a déclaré que les Nations Unies n’étaient pas en mesure de vérifier en toute indépendance les âges des enfants soldats dans la République démocratique du Congo (RDC),
« Je suppose que vous savez que les cartes et documents d’identité ne sont pas très courants au Congo », a indiqué le témoin Christine Peduto qui a travaillé pour la mission des Nations Unies au Congo (MONUC). « Je n ‘ai jamais vu en Ituri un enfant avec une carte d’identité ».
« Jeudi, Peduto avait déclaré à la barre que les employés de la MONUC déterminaient l’âge d’un enfant en se basant sur les informations obtenues directement auprès de lui, sur ses entretiens avec les travailleurs sociaux et, dans une moindre mesure, sur son apparence.
Il n’était pas possible cependant de vérifier complètement l’âge d’un enfant puisque très peu de personnes en RDC possèdent un certificat de naissance ou des papiers d’identité.
« Est-ce que le comportement et les agissements de l’enfant vous influençaient pour évaluer son âge », a demandé le procureur Julieta Solano McCausland.
« Je dois dire que l’évaluation de l’âge d’un enfant n’est pas basée uniquement sur ce qu’il dit mais également sur la manière dont il agit », a répondu Peduto. « Il est arrivé que des petits enfants se mettent à pleurer dans mon bureau. La plupart des jeunes de 18 ans ne se comportent pas comme ça ».
Elle s’est rappelé la fois où deux très jeunes garçons avaient été amenés dans son bureau et qu’au moment où elle avait commencé à leur poser des questions, ils avaient fondu en larmes.
« Ils étaient complètement apeurés et effrayés », a-t-elle indiqué. « Je me souviens avoir tenu la main du plus jeune pour traverser la rue ». Il était si petit … ils [avaient appartenu] à l’UPC [Union des patriotes congolais] ».
Elle a ajouté que les enfants les plus jeunes avaient également plus de difficultés à parler de leurs traumatismes familiaux.
« Les enfants plus âgés sont capables d’exprimer le fait que [leur] mère est morte ou que leur père est décédé tandis que les enfants plus jeunes ont tendance à éviter de répondre aux questions », a-t-elle déclaré. « C’était un des signes [qui démontrait que l’enfant était plus jeune] ».
Peduto poursuivra son témoignage jeudi matin.