Les avocats de la défense ont demandé aujourd’hui à un témoin pourquoi il avait, à de nombreuses reprises, caché son arme après avoir quitté l’Union des patriotes congolais (UPC).
« Si vous étiez pris avec votre arme, ils pouvaient vous la prendre et vous pouviez être arrêté », a indiqué le témoin à Marc Desalliers, un des avocats de Lubanga.
Le témoin, qui poursuivait son témoignage de la veille, n’a pas expliqué en séance publique comment ni pourquoi il avait quitté l’UPC. Mais après être parti de la milice, il a décidé d’enterrer son arme et de se débarrasser de son uniforme.
« Je l’ai mis dans un sac en plastique puis je l’ai jeté [dans une rivière] », a indiqué le témoin en évoquant son uniforme.
Lorsqu’il fut incité à expliquer la raison pour laquelle il ne s’était pas également séparé de son arme, le témoin a répondu qu’une arme est un « bien précieux qui doit être conservé ».
« Est-il exact que votre arme a été enterrée pendant deux ans ? », a demandé Desalliers.
« Oui, car à chaque fois que je déménageais, je prenais mon arme avec moi », a déclaré le témoin. « Je l’enveloppais et la cachais dans le sol ».
Le témoin a indiqué qu’il a finalement échangé son arme contre de l’argent et des vêtements, avec une ONG présente en Ituri, semble-t-il.
Après que le témoin ait achevé sa déposition, la Cour a appris qu’un des témoins précédents, qui avait fait une fausse déclaration aux procureurs, pourrait se représenter à la barre.
Catherine Mabille, l’avocat principal de Lubanga, a déclaré aux juges qu’une nouvelle déclaration avait été obtenue du témoin 15 et que ce dernier sera à la disposition de la Cour dès mardi prochain.
Il est difficile de déterminer, toutefois, quand l’accusation interrogera à nouveau le témoin 15.
En fin de journée, un nouveau témoin sous protection s’est présenté à la barre, peu de temps avant que la Cour ne lève la séance, et a évoqué brièvement le conflit en Ituri. Il devrait reprendre son témoignage jeudi matin.