Jeudi, un expert des questions relatives à la République démocratique du Congo (RDC) a indiqué aux juges que le viol était endémique au sein des forces armées et des milices congolaises.
Roberto Garreton, un avocat chilien, ex-envoyé spécial des Nations Unies pour les droits de l’homme en RDC, a déclaré que les soldats étaient « autorisés à faire tout ce qu’ils voulaient » en RDC.
Il a précisé que, même en temps de paix, les militaires violaient des femmes.
« En 2005, un groupe de 14 soldats avait quitté leur caserne et violé 200 femmes », a-t-il indiqué. « Il s’agit d’une culture basée sur les besoins des militaires ».
En tant qu’envoyé des Nations Unies, Garreton a déclaré avoir entendu des allégations non étayées selon lesquelles l’Ouganda, qui a occupé l’Ituri de 1999 à 2003, avait envoyé des soldats infectés par le sida en RDC afin de propager le virus parmi les femmes congolaises.
Il a indiqué que si ces dires s’avéraient exacts, « il s’agirait des pires atrocités jamais commises ».
Garreton a expliqué que les civils ont fréquemment été victimes de la violence en RDC.
« Dans la folie absolue de ces guerres, les personnes tuées … ont été des femmes, des enfants, des personnes âgées », a-t-il déclaré. « Une balle finit toujours sa course ».
Il a indiqué que la violence a souvent eu de graves effets secondaires, comme pour une femme qu’il avait rencontré et qui avait été quittée par son mari après avoir perdu une jambe dans une attaque. « Ce n’était plus une femme à ses yeux », a expliqué Garreton.
Le procès se poursuivra vendredi matin et un témoin sous protection, identifié par le numéro « 89 », devrait témoigner.