- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Un témoin reconnaît avoir fait une fausse déclaration

Mardi, un homme identifié sous le nom de témoin 15 et témoignant à charge contre Thomas Lubanga a déclaré aux juges qu’il avait fourni aux enquêteurs une fausse identité ainsi qu’une fausse déclaration.

« Peu de temps après que [le témoin 15] ait été appelé à témoigner, il a indiqué avoir fourni [au Bureau du Procureur (BdP)] une fausse identité et que la déclaration qu’il avait faite était, sur des points importants, inexacte », a déclaré le juge Adrian Fulford.

Bien que l’aveu du témoin soit intervenu à huis clos, le juge Fulford a lu à haute voix en séance publique des parties de la transcription du témoignage, indiquant qu’il souhaitait que le public soit informé du contenu de ce dernier.

« Votre déclaration au BdP est donc inexacte en substance ? », a lu Fulford, se citant lui-même dans la transcription.

« C’est exact », avait répondu le témoin. « Il s’agit d’une fausse déclaration ».

Fulford a précisé qu’une nouvelle déclaration devrait être fournie par le témoin qui «  indiquera les parties exactes de sa déclaration antérieure ».

Le juge Fulford a déclaré qu’une personne du Bureau du Procureur ne travaillant pas sur l’affaire Lubanga se chargera de prendre la déposition hors de la salle d’audience.

Le procureur Nicole Samson a suggéré que la nouvelle déclaration du témoin soit enregistrée en audio et en vidéo. Un membre de l’équipe de défense devrait être également présent, a-t-elle indiqué, mais il a accepté de ne pas poser de questions.

La Cour a noté qu’elle ne pouvait préjuger de cette nouvelle déclaration. « Nous n’avons aucune idée du résultat », a précisé Fulford. « Mais on peut imaginer par la suite que la défense pourrait souhaiter appeler ce témoin ».

Avant de lever la séance pour la journée, Fulford a déclaré que le témoin devra être informé sur la question de l’auto-incrimination et avoir un contact avec un avocat.

« Les conseils donnés au témoin … devront inclure une mise en garde contre le faux témoignage », a-t-il ajouté.

Ce n’est pas la première fois qu’au cours du procès de Lubanga un témoin revient sur une déclaration antérieure.

Le 28 janvier, tout juste deux jours après le début du procès, le premier témoin de l’accusation avait déclaré au procureur adjoint Fatou Bensouda avoir menti lors de son témoignage et avoir préparé les propos à tenir.