Rapports quotidiens

9 Juin 2009

Le témoin élude les questions de la défense

Par Rachel Irwin

Aujourd’hui, un ex-enfant soldat a éludé les questions de la défense lors de son contre-interrogatoire et a accusé les avocats de la défense de Thomas Lubanga de tenter de le piéger.

« Ce que vous faites, c’est de vous satisfaire des informations que votre client vous a fourni », a déclaré le témoin à Desalliers, un des avocats de Lubanga. « Peut-être que la Cour décidera que [Lubanga] est innocent … Mais je ce que veux dire [c’est que] … même s’il n’a pas commis toutes ces choses de ses propres mains, il était le chef ».

Le témoin anonyme, qui poursuivait son témoignage débuté la semaine dernière, s’exprimait en swahili avec la voix et le visage numériquement déformés.

Lorsqu’il fut poussé à clarifier les divergences existant entre sa première déclaration aux enquêteurs et son témoignage à la barre, il s’est défendu en précisant, « vous ne pouvez expliquer tout ce que vous avez vécu à tout moment. Parfois, il faut 20 ou 30 déclarations pour le faire. J’ai indiqué ce qui était important [à ce moment-là] ».

Les avocats de la défense ont, toutefois, affirmé que le témoin avait omis un détail majeur dans sa première déclaration aux procureurs lorsqu’il n’avait pas indiqué qu’il faisait partie de la milice de l’Union des patriotes congolais (UPC) de Lubanga.

« Est-il exact que lors de votre première rencontre avec les enquêteurs de la CPI, vous n’avez jamais mentionné que vous aviez été membre de l’UPC dans le passé ? », a interrogé Desalliers.

« C’est exact », a répondu le témoin. « Je ne souhaitais pas leur faire part de cette information ».

La défense a allégué que le témoin avait, au départ, déclaré aux enquêteurs avoir appartenu à la milice de l’ethnie Lendu connue sous le nom de Front des nationalistes et des intégrationnistes (FNI), un des ennemis principaux de la milice UPC qui protégeait l’ethnie Hema.

Le témoin n’a pas démenti avoir combattu avec le FNI après avoir quitté l’UPC, mais son engagement dans le FNI n’a pas été détaillé en séance publique.

Au lieu de cela, le témoin a expliqué la raison pour laquelle il n’avait pas mentionné l’UPC lors de sa première rencontre avec les enquêteurs.

Je ne raconterais pas les faits concernant l’UPC à mes enfants », a-t-il indiqué à la Cour. Rien ne m’a été plus douloureux que ce que j’ai vécu à l’UPC. Je ne voudrais plus le raconter à personne ».

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