Rapports quotidiens

29 Mai 2009

Un témoin: des enfants enlevés dans les rues

Par Wairagala Wakabi

Vendredi, un témoin au procès de Thomas Lubanga a déclaré que, pour compléter les effectifs, des enfants avaient été enlevés dans les rues puis enrôlés dans la milice de l’Union des patriotes congolais (UPC).

Il a indiqué que ces enfants avaient entre 8 et 15 ans. Bunia est la ville la plus importante de l’Ituri, une région de l’est de la République démocratique du Congo, qui a connu un conflit ethnique de longue durée en 2002 et 2003.

« Si nous considérons les enfants de 14 ans et moins, combien étaient-ils ? », a interrogé Olivia Struyven, l’avocat de l’accusation, à propos des évènements d’une journée spécifique.

« Ceux qui avaient été amenés ce jour-là étaient cinq … et ils avaient tous moins de 15 ans. Il n’y avait aucun doute à ce sujet », a répondu le témoin.

Le juge Adrian Fulford a demandé au témoin s’il avait connaissance de la tranche d’âge des enfants visés par ceux qui les enrôlaient.

« Pour autant que je sache, il n’y avait pas vraiment de limite d’âge pour le recrutement des enfants dans les villages ou ailleurs », a rétorqué le témoin.

« Mon cousin s’occupait (de la conscription) dans mon village et je peux donc le confirmer par rapport aux enfants qui y ont été recrutés », a déclaré le témoin.  « Ils prenaient tout le monde, quel que soit l’âge ou l’état de santé ».

Le témoin, dont la déposition a débuté mercredi, a indiqué qu’il avait entretenu des contacts étroits avec les dirigeants de l’UPC, y compris Lubanga, et qu’il était souvent présent lors des discussions de ces derniers concernant le groupe et sa milice.

Répondant à une question des procureurs, le témoin a précisé que les enfants âgés de 15 ans et moins représentaient un bon tiers du nombre total des recrues présentes au sein du centre d’entraînement.

Le témoin a déclaré que les commandants de l’UPC préféraient utiliser des enfants dans les combats armés car ils étaient disciplinés.

« Ils obéissaient aux ordres des commandants et ils tentaient d’imiter les héros qu’ils avaient vu dans des films », a-t-il indiqué. « Ils étaient plus déterminés et ardents au combat ».

Les enfants de moins de 15 ans qui ont été blessés lors d’affrontements ont été souvent soignés à l’hôpital Mulago de Kampala, en Ouganda », a-t-il ajouté.

Le témoin a également déclaré que Floribent Kisembo, chef d’état-major de l’UPC, a souvent appelé à la haine ethnique à la station de radio locale.

Le témoin devrait poursuivre sa déposition mardi, le 2 juin.s

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