- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Le juge défend les séances à huis clos

L’essentiel des procédures de mardi s’est déroulé à huis clos tandis que l’équipe de défense de Thomas Lubanga procédait au contre-interrogatoire du témoin de la semaine précédente, un ex-officier de la milice de l’Union des patriotes congolais (UPC).

Ces séances ont poussé le juge Adrian Fulford à présenter des excuses pour ce qui, d’après lui, pouvait apparaître comme des changements « extrêmement agaçants » de la Cour aux yeux d’observateurs publics du procès.

Le juge a toutefois défendu le recours aux fréquentes séances à huis clos en raison de la nécessité de la Cour de protéger les témoins et leurs familles.

« Cette Cour a des responsabilités très importantes concernant la protection des témoins qui se présentent devant nous », a déclaré Fulford.

Il a indiqué que si la Cour soupçonnait que le témoin ou sa famille puissent subir un préjudice à la suite de la divulgation de l’identité du témoin, celle-ci serait protégée.

Tout manquement à cette protection « pourrait être catastrophique pour les personnes impliquées ».

Entre-temps, lors des rares séances publiques, l’ex-officier de l’UPC a démenti avoir reçu des ordres pour démobiliser des enfants soldats.

« Je n’en ai pas eu connaissance (ordre de démobiliser) », a-t-il répondu à la question de l’avocat de la défense, Jean-Marie Biju-Duval. La défense a également interrogé le témoin sur le maquillage ethnique des commandants de l’UPC et sur l’âge des enfants soldats ayant servis dans l’UPC mais ce dernier a répondu à huis clos.

Préalablement à ce témoignage, la Cour avait abordé des questions de procédures puisque Fulford avait ordonné que les avocats de la défense obtiennent un meilleur accès aux bureaux et aux équipements de la Cour situés à Bunia, une ville de l’est de la République du Congo.

L’ordre faisait suite à des plaintes déposées par les avocats de Lubanga concernant leur difficulté d’obtenir un accès adéquat à ces bureaux de la CPI.

« La durée de la disponibilité (pour la défense) de certains équipement et locaux étaient insatisfaisantes », a déclaré le juge Fulford.

Il a demandé à l’avocat de Lubanga, Catherine Mabille, de détailler ce qui était disponible et indisponible et que, si le problème persistait, d’en débattre plus précisément avec la Cour.

Pendant ce temps, la défense s’est également plainte que les renseignements relatifs aux victimes participant au procès dont l’anonymat avait été levé la semaine dernière ne leur avaient pas été communiqués en totalité.

Le juge Fulford a engagé les représentants des autres victimes à rencontrer la Section de la participation des victimes et des réparations pour mettre un terme à ces divulgations.