Rapports quotidiens

13 Mai 2009

La défense interroge les experts de la détermination de l’âge

Par Wairagala Wakabi

Mercredi, les experts chargés de déterminer l’âge de certains ex-enfants soldats témoignant lors du procès de Lubanga ont reconnu que les méthodes qu’elles utilisaient n’étaient pas infaillibles.

Malgré ce constat, les experts ont précisé à Marc Desalliers, l’un des avocats défendant Lubanga, que leurs techniques de détermination de l’âge étaient les plus fiables parmi celles existant actuellement.

Le Dr Caroline Rey-Salmon, pédiatre et spécialiste en médecine légale, agréée par la Cour de cassation de Paris, a témoigné mercredi, à la suite de Catherine Adamsbaum qui avait témoigné la veille et qui travaille avec Rey-Salmon.

Cette dernière a déclaré que les radiographies des témoins que la Cour lui avait transmises pour examen étaient de mauvaise qualité et qu’il n’avait pas été possible de les utiliser pour tirer une conclusion définitive.

« Les radiographies étaient de médiocre qualité et, si je n’avais pas utilisé la détermination de l’âge osseux en complément, je n’aurais pas été en mesure de donner un âge », a-t-elle indiqué.

Elle a également déclaré avoir été limitée dans son examen étant donné que les radiographies ne montraient que les maxillaires des témoins. « Je n’avais que des radiographies de mâchoires de profil qui sont difficiles à interpréter », a-t-elle ajouté.

Rey-Salmon a également indiqué qu’il était ardu de déterminer l’âge d’une personne en se basant uniquement sur la dentition. Selon elle, une conclusion plus fiable ne peut être obtenue qu’en l’associant à un examen osseux.

Adamsbaum et Rey-Salmon ont toutes deux déclaré que l’examen osseux ne permet pas toujours de déterminer l’âge exact d’une personne mais que les experts y parviennent avec une erreur d’une année environ.

Lors du contre-interrogatoire mené par les avocats de la défense, les deux experts ont indiqué que les techniques d’analyse osseuse avaient été développées pendant les années 40 aux États-Unis sur une population d’origine européenne.

Elles n’avaient connaissance d’aucune méthode de détermination de l’âge pour les populations africaines et elles ont ajouté qu’une mauvaise alimentation, l’exercice physique et les maladies étaient des facteurs qui pouvaient fausser les conclusions.

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