- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Lubanga absent lors du témoignage d’un expert de l’âge osseux

Mardi, un expert dans le domaine de la détermination de l’âge osseux a expliqué que les radiographies prises sur les ex-enfants soldats de la milice de Thomas Lubanga, le chef de milice congolais accusé, indiquaient que certains enfants avaient environ 15 ans.

Selon l’accusation, les radiographies ont été réalisées à la fin de l’année 2007 et en janvier 2008. Ceci laisserait à penser que les ex-enfants soldats étaient encore plus jeunes lorsqu’ils servaient dans la milice de Lubanga lors de sa période d’activité, soit en 2002 et au début de 2003.

Lubanga a été accusé de conscription et d’utilisation d’enfants soldats, que l’on définit comme étant des jeunes gens de moins de 15 ans, dans des opérations militaires effectuées par sa milice.

Le professeur Catherine Adamsbaum, un expert en radiopédiatrie reconnu exerçant en France, a déclaré que les radiographies de 2007 et 2008 montraient que les témoins étaient âgés de 15 ou 16 ans à l’époque où elles ont été prises.

Adamsbaum, qui dirige le service de radiopédiatrie de l’Hôpital St Vincent de Paul à Paris, a examiné les radiographies avec deux autres experts.

Le juge Adrian Fulford a indiqué que le Pr. Adamsbaum était l’un des deux témoins que la Cour avait invité pour faciliter la détermination de l’âge de certains ex-enfants soldats qui avaient été cités à comparaître pour apporter des preuves au cours du procès.

Adamsbaum a expliqué avoir examiné avec ses collègues les radiographies des mains et des poignets des témoins et, dans certains cas leur dentition, une pratique courante pour déterminer l’âge d’un homme de moins de 20 ans ou d’une femme de moins de 18 ans.

Adamsbaum a précisé que toutes les radiographies n’indiquaient pas que les témoins étaient très jeunes car certains témoins étaient des jeunes hommes de plus de 19 ans.

Lors du témoignage du Pr. Adamsbaum, Lubanga était absent pour cause de mauvaise santé selon les dires du juge Fulford mais ce dernier n’a pas précisé la nature de la maladie.

Fulford a indiqué que le docteur de Lubanga avait été convoquée au centre de détention pour le visiter et que l’état de Lubanga, d’après certaines informations, allait s’améliorant.

« Aux dernières nouvelles, il semble qu ‘il se sente mieux, ce qui nous satisfait bien évidemment », a déclaré Fulford.

Selon ce dernier, la maladie de Lubanga pourrait retarder le procès car « l’accusé a le droit d’être présent et c’est à lui seul de décider s’il renonce à ce droit ».

L’avocat de Lubanga, Catherine Mabille a indiqué que son client l’informera jeudi matin si la procédure pourra se poursuivre sans lui, « car il s’agit de témoignages d’experts ».