- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Lubanga plaide pour la paix en vidéo

Vendredi, Thomas Lubanga, le chef accusé de l’Union des patriotes congolais (UPC) a été dépeint dans des vidéos comme étant une personne cherchant à établir la paix entre les groupes ethniques de l’Ituri.

« Nous devons travailler ensemble », déclare Lubanga dans une vidéo. « Nous ne devons plus tolérer que des personnes continuent à massacrer d’autres personnes sur le territoire de l’Ituri.

Bien que l’essentiel des procédures de vendredi se soit déroulé à huis clos, la projection de vidéos non datées a montré Lubanga accusant des étrangers de provoquer des affrontements ethniques entre les Hemas et les Lendus d’Ituri.

« Ces personnes sont venus ici avec l’intention de perpétrer des massacres mais elles doivent savoir que cela appartient au passé », indique Lubanga dans un extrait vidéo.

Ces vidéos ont dépeint un Lubanga assez différent de celui présenté dans les extraits de jeudi qui suggéraient que ce dernier était une entrave à l’accord de paix recommandé par la Commission de pacification de l’Ituri.

Pourtant, vendredi, Lubanga est perçu comme une personnalité appelant à la paix et non s’y opposant. « Chaque personne a le droit de vivre », a déclaré Lubanga. « Nous avons très peu de temps. Nous avons un programme de travail qui concerne tout le monde ».

« Si vous voulez que nous soyons respectés par la communauté internationale, nous devons agir dans un esprit de paix […]. Les personnes qui sont venues ici ont commencé à nous diviser mais c’est ici que nous avons grandi. Nous ne savions pas à quel groupe ethnique appartenaient nos voisins ».

« Construisons la paix entre nous », a continué Lubanga. « Que vous soyez Hema ou Lendu, peu importe votre appartenance ethnique ».

Après avoir visualisé les vidéos, la Cour s’est attaqué aux questions de procédure.

Étant donné que l’accusation a procédé à la présentation d’une grande partie de ses éléments et qu’elle pourrait terminer cet exposé fin juin ou début juillet, le juge président Adrian Fulford a interrogé l’avocat de la défense Catherine Mabille sur les projets de son équipe.

Mabille a répondu que la défense avait l’intention d’attendre jusqu’à ce que l’accusation ait présenté la totalité de ses preuves avant d’interroger ses témoins.

« Nous pensons qu’il est nécessaire d’avoir un délai limité à trois mois entre le moment où l’accusation terminera la présentation de ses éléments et celui où nous entendrons nos témoins », a indiqué Mabille. « Nous sommes conscients de devoir accélérer le processus mais nous pensons que si nous ne nous préparons pas correctement, nous perdrons encore plus de temps ».

Fulford a rétorqué que la Cour n’avait aucune objection pour que la défense commence à exposer ses éléments au début du mois de septembre. Il a indiqué que toute date ultérieure exigerait une justification écrite.

Fulford a également indiqué qu’il prenait particulièrement en compte la protection des témoins de la défense, ajoutant qu’il s’agirait d’une « tragédie » si l’affaire était reportée pour non résolution des questions de protection des témoins.

Il a invité la défense à entamer des discussions avec la section des victimes et des témoins de la Cour concernant les mesures de protection.

Le procès se poursuivra mardi et mercredi prochain avant que la Cour n’observe les vacances de printemps.