Rapports quotidiens

2 April 2009

Lubanga est décrit dans des vidéos comme un « obstacle » à la paix

Par Katy Glassborow

Des interviews vidéo présentant des commandants de l’Union des patriotes congolais (UPC) de Thomas Lubanga laissent à penser que ce dernier ne souhaitait pas la paix pour l’Ituri.

Les vidéos, tournées vraisemblablement en mars 2003 et présentées jeudi à la Cour, ont révélé des scissions au sein de la hiérarchie de l’UPC.

Dans une de ces vidéos, l’ex-ministre de la défense de l’UPC, Kawa Pangamandro, communément désigné par le nom de chef Kawa, a déclaré que Lubanga faisait obstacle à la Commission de pacification de l’Ituri (IPC).

Le chef Kawa a affirmé qu’il était « nécessaire pour l’Ituri de se réunifier sous la direction d’un gouvernement dirigé par Kinshasa » mais que « l’UPC et Kigali ont des intentions cachées. Ils souhaitent établir une autre république. Nous pensons que cela est trop dangereux. Notre mission principale est de réunifier l’Ituri [mais] Lubanga a rejeté la pacification ».

Dans un autre extrait vidéo, le chef Kawa déclare : « la situation va s’améliorer car la personne qui bloquait le processus de paix n’est plus là ».

Un témoin ayant visualisé la vidéo jeudi a confirmé que la personne dont il était question était Lubanga.

Des accusations similaires lancées contre Lubanga ont été observées dans une seconde vidéo. Dans cette vidéo, un autre commandant de la milice affirmait que « la commission était chargée de mettre en place des dispositions transitoires [mais] la commission n’a pu assurer sa mission en raison de personnalités égoïstes telles que le dirigeant de l’UPC. Lubanga a continué de semer des embûches sur la route de l’IPC ».

Le procureur Olivia Struyven a demandé au témoin si Lubanga participait aux réunions de la Commission de pacification.

« La Commission de pacification avait pour objectif d’épauler tous les combattants afin qu’ils parlent d’une même voix », a indiqué le témoin. « Cela a commencé avec la fin des hostilités. Tout le monde devait se rassembler afin de signer. Il y avait de nombreux groupes ».

« Le chef Kawa, l’ex-ministre de la défense (de l’UPC) était présent. Mais il ne représentait plus l’UPC à l’époque. Personne ne représentait l’UPC au sein de la Commission de pacification mais des représentants de tous les autres groupes étaient présents ».

Le procès se poursuivra vendredi.

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