- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Un ex-enfant soldat décrit les punitions

Jeudi, un ex-enfant soldat de la milice de Thomas Lubanga a indiqué à la Cour avoir été battu, fouetté et forcé de fixer le soleil, des punitions infligées pour avoir désobéit aux ordres.

Le témoin a déclaré que, en tant que garde dans la milice de l’Union des patriotes congolais de Lubanga, il avait suivi son commandant, dénommé commandant A, partout sauf dans ses voyages en Ouganda.

Il faisait tout ce que son commandant lui ordonnait, y compris battre ou arrêter des gens ou encore retenir des enfants pour obtenir de l’argent de leurs parents.

Le commandant A obligeait également le témoin a arrêter les filles et les femmes avec lesquelles il désirait avoir des relations sexuelles. Le témoin a indiqué à la barre que les filles avaient environ 15 ou 16 ans. Elles étaient quelquefois plus âgées et même parfois adultes.

Il a précisé que bien que les filles opposaient de la résistance, elles ne pouvaient refuser.

Le témoin a déclaré qu’il lui a été demandé, une fois, d’arrêter une fille qui « était en deuxième année à l’école secondaire » mais qu’il ne s’est pas exécuté.

Il a ajouté que lorsqu’il a indiqué au commandant que la fille n’était pas à la maison, il ne l’a pas cru. Le commandant a donc envoyé un autre garde pour la chercher.

Lorsque ce garde est revenu avec la fille, le commandant A a donné l’ordre de fouetter le témoin.

L’ex-enfant soldat a indiqué que cette sanction signifiait être battu avec des bâtons, des cordes et des poings, ajoutant qu’il lui avait été difficile de déterminer qui le battait et de quelle manière car il ne voyait plus rien.

Après avoir été fouetté, il a admis avoir menti. Le commandant a alors ordonné au témoin, comme punition supplémentaire, de se tenir debout dehors et de regarder fixement en direction du soleil.

Passé un certain délai, le commandant a autorisé le témoin à arrêter de fixer le soleil. Son arme lui a été rendue et il a repris ses fonctions.

Lorsque l’accusation lui a demandé s’il avait été battu plus d’une fois, le témoin a répondu : « Mon commandant ne me fouettait pas souvent ». Il me frappait parfois mais il ne me fouettait pas souvent.

La défense entamera jeudi le contre-interrogatoire du témoin qui se poursuivra vendredi.