- Le procès de Lubanga devant la Cour pénale internationale - https://french.lubangatrial.org -

Les procureurs proposent d’autres preuves vidéo

Mardi, dans l’affaire Thomas Lubanga, les procureurs ont présenté plusieurs vidéos à la Cour, bon nombre comportant des images montrant des enfants apparemment jeunes en uniforme militaire.

Une scène en particulier était un gros plan d’un gros insecte rampant sur l’épaule de quelqu’un. Un zoom arrière a révélé un petit enfant vêtu d’un t-shirt vert ainsi que d’une casquette militaire de treillis.

Une autre vidéo montrait un groupe de soldats, identifiés comme étant des gardes du corps de Lubanga, à l’arrière d’un camion. La plupart d’entre eux semblaient être des enfants.

Lorsqu’un enfant ou un jeune en uniforme apparaissait à la caméra, le procureur Olivia Struyven demandait presque systématiquement à la Cour de poursuivre à huis clos pour l’interrogatoire du témoin anonyme. Celui-ci poursuivait son témoignage de lundi.

Le témoin anonyme assistait aux événements présentés dans les séquences vidéo, mais son rôle précis au sein de l’Union des patriotes congolais (UPC) n’a pas été révélé afin de protéger son identité.

Au cours des brèves séances publiques, Struyven a interrogé le témoin anonyme sur les circonstances spécifiques à chaque vidéo. La plupart des séquences portaient sur des réunions entre Lubanga et d’autres, notamment des représentants de l’ONU et des responsables de l’armée ougandaise.

D’autres séquences vidéo montraient Lubanga vêtu d’une longue robe bleu clair – ou parfois d’un uniforme militaire – haranguant des foules sur l’importance de la mission de l’UPC.

Pendant la projection des vidéos dans la salle d’audience, l’accusé a fixé son écran d’ordinateur mais a fréquemment ôté ses écouteurs.

Dans une vidéo, Lubanga faisait plusieurs fois référence au grand nombre d’enfants qui l’entouraient, déclarant à la foule « nous nous sommes rendus dans vos maisons pour vous demander de nous aider à créer l’armée ».

Étant donné que l’accusation allègue que l’UPC a sollicité des dons d’argent – et visiblement la mise à disposition d’enfants – pour son armée, Struyven a interrogé le témoin sur ce point.

Le témoin a répondu qu’une partie de l’argent avait été récoltée auprès de civils, mais pas auprès de la foule présente puisqu’elle était trop pauvre. Lorsqu’il lui a été demandé si le public avait été invité à fournir d’ « autres formes » d’assistance, en faisant apparemment référence à un enfant, le témoin a répondu qu’il lui était « impossible de le savoir ».

Les procureurs poursuivront l’interrogatoire du témoin mercredi.