Lundi, une vidéo montrant l’accusé, Thomas Lubanga, en visite dans un camp d’entraînement militaire et prononçant un discours à un important groupe de soldats et de recrues, a été présentée à la Cour.
« Les plus jeunes [recrues] avaient neuf ans environ », a déclaré un témoin anonyme à la Cour, en français, le visage et la voix déformés numériquement.
Il a avoué être présent pendant la prise de vue, bien que son rôle exact au sein de l’Union des patriotes congolais (UPC) n’ait pas été divulgué.
La vidéo montrait Lubanga entouré de nombreuses personnes, beaucoup étant visiblement de jeunes enfants.
Le témoin a précisé que les nouvelles recrues étaient habillées en civil et portaient de longs bâtons, tandis que les soldats plus expérimentés portaient armes et uniformes.
Lubanga a amené le groupe à chanter avant d’entamer une allocution louant le courage au combat.
« Ce que vous faites est d’une importance capitale », a lancé Lubanga à la foule. « Vous en souffrirez peut-être ».
Lubanga a encore rappelé à l’assemblée que l’UPC ne faisait pas « partie d’un groupe ethnique ».
L’UPC étant accusé d’avoir ciblé des membres de l’ethnie Lendu, le procureur Olivia Struyven a demandé au témoin si la déclaration de Lubanga était exacte.
« Oui », a répondu ce dernier. « Mais il y avait un groupe ethnique dominant,les Hema, avec d’autres ethnies en plus petit nombre.
Le témoin a également identifié Bosco Ntaganda sur la vidéo. Ntaganda était le chef d’état major adjoint au sein des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche armée militaire de l’UPC. Il est actuellement recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre.
Plus tôt dans son témoignage, le témoin a indiqué avoir visité à plusieurs reprises la résidence de Lubanga dans la ville de Bunia. Il a affirmé que l’accusé avait de nombreux gardes du corps d’âges différents.
« Les plus jeunes avaient peut-être neuf ou dix ans ». « Les plus âgés étaient des adultes ».
Le témoin poursuivra sa déposition mardi.