Rapports quotidiens

5 Février 2009

Poursuite du procès à huis clos

Par Rachel Irwin

Le procès du chef de milice congolais Thomas Lubanga s’est déroulé pour l’essentiel à huis clos ce jeudi à la Cour pénale internationale (CPI).

La défense a toutefois profité de la brève séance publique pour procéder au contre-interrogatoire du témoin anonyme de mercredi, le père de l’enfant soldat qui est revenu sur son témoignage la semaine dernière.

Le père était soldat dans la branche armée de l’Union des patriotes congolais (UPC) de Lubanga et garde du corps personnel de l’inculpé dans la ville de Bunia, en Ituri en République démocratique du Congo.

Mercredi, il a déclaré dans sa déposition qu’il approvisionnait parfois les divers camps d’entraînement de la région en nourriture et autres marchandises et que l’un d’entre eux devait compter cinq mille personnes.

Marc Desalliers, l’un des avocats de Lubanga, a remis en question cette information.

« J’ai noté qu’il y avait beaucoup de monde et j’ai essayé de faire une estimation sur la base de ce que j’avais vu », a expliqué le témoin.

« C’est donc votre estimation personnelle ? », s’enquiert Desalliers.

« J’ai dit qu’il y avait beaucoup de monde », a répété le témoin. « C’est pour cela que j’ai donné (une) estimation de 5000 personnes ».

La défense a en outre questionné longuement le témoin sur sa première déclaration aux enquêteurs du Bureau du Procureur de la CPI en janvier 2008.

D’après la déposition que Desalliers a lue devant la Cour, le témoin a déclaré à l’origine qu’une fois la ville de Bunia sous le contrôle de l’UPC, il a été envoyé dans le camp d’entraînement de Montreux et qu’il y était « présent pour former des gens ».

« Avez-vous entraîné des recrues du camp de Montreux ? », a demandé Desalliers.

« Si on nous affectait à une mission spéciale à partir de Bunia, nous faisions de la gymnastique avec les autres recrues », a-t-il répondu. « Un soldat n’est pas paresseux ».

Desalliers a ensuite demandé au témoin s’il était instructeur pour les recrues de ce camp.

« On ne m’a jamais proposé d’être instructeur dans le camp », a rétorqué le témoin.

Le contre-interrogatoire se poursuivra vendredi.

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